PSES 2015 - Premier jour
De l’importance de la barbe dans le milieu informatique - Mathieu
La barbe, approche technique et culturelle, en lien avec l’informatique et les discriminations.
Petite présentation contre le cliché de la barbe, avec un petit rappel sur l’histoire des humains (pour pas dire Hommes hein) dans l’informatique. Avant l’informatique, la barbe, c’était s’affirmer loin de la féminité, pour la virilité. C’est également souvent représenté comme une caractéristiques qui définit un sage, ou celui qui a la force, le pouvoir. Stéphane Bortzmeyer a bien souligné que sa signifiait aussi la liberté. Partant de ça, nous avons droit à une présentation humoristique avec Alan Turing (pas de barbe), Bill Gates vs. Richard M. Stallman (un gentil et un méchant, un barbu et un rasé, à vous de faire le lien), et les femmes qui ont marqué l’informatique car il y en a, beaucoup. Petit extrait d’un article de Next INpact :
- Grace Hopper a travaillé sur les Harvard Mark I, II et III (les premiers ordinateurs du monde), elle est à l’origine de l’expression « bug », et vous irez lire la suite si vous le voulez,
- Karen Spärck Jones a crée l’IDF à l’origine du TF-IDF qui permet d’évaluer l’importance d’un mot dans un document. Les moteurs de recherche exploitent cette technique afin de classer leurs résultats,
- Mitchell Baker est la présidente de la Mozilla Foundation.
Next INpact : Édito : Les femmes qui ont marqué l’Histoire de l’informatique
Libervia : repenser nos communications - Jérôme Poisson (Goffi)
Les nouveaux médias sont désormais omniprésents, et influencent notre vie privée, nos comportements, notre façon d’apprendre, de comprendre, de penser. À travers le logiciel libre Libervia (du projet Salut à Toi) nous allons expliquer comment nous développons les fonctionnalités telles que (micro)blogage, partage de fichier, chiffrement ou messagerie instantanée en essayant de repenser notre façon de communiquer. En faisant une démonstration du logiciel nous allons également aborder l’association loi 1901 « Salut à Toi » qui a pour but le développement du projet, mais aussi de porter une réflexion sur l’impact social et politique des nouveaux médias. Nous expliquerons comment nous cherchons à nous salarier à travers cette association, en autogestion, en étant à l’opposé de l’esprit « startup ».
Salut à Toi, nouvellement nommé Libervia, est un puissant service décentralisé qui permet différents usages et interfaces. Il s’agit d’un support pour du chat instantanée (oui, OTR), de quoi tenir un petit blog, en fait, il s’agit d’avoir une passerelle sur laquelle on se connecte pour gérer nos comptes sur les sites et services utilisant le même standard. L’idée, c’est l’utilisation d’un standard, avec le protocole XMPP, ce projet est déjà naturellement compatible avec le réseau social Movim, avec Jappix, et d’autres. Une fonctionnalité intéressante est en cours d’étude, il s’agit d’avoir Libervia en Hidden service dans TOR. C’est un projet à suivre surtout pour ceux qui utilisent XMPP, sont sur des réseaux comme Diaspora*, Movim, qui seront liés depuis cette plate-forme. Pas grand chose à rajouter, pour avoir toutes les informations il faut simplement faire un saut sur le site officiel, ou sur linuxfr qui en parle très bien.
LinuxFr : Salut à Toi, version 0.5
Rien à cacher - Laurent Chemla
Expliquer en détail et de manière organisée pourquoi nous avons tous des choses à cacher, pour nous ou pour ceux avec qui nous sommes en relation, et proposer un guide de survie en milieu hostile.
C’était très intéressant de débattre en live sur la question du grand public face à sa vie privée, comment convaincre sa famille sur l’importance de gérer ses données alors qu’ils disent tous qu’ils s’en foutent ?
Si nous-mêmes n’arrivont pas à bien cerner le problème à poser, ce sera difficile de les convaincre d’y penser.
Légalement, la vie privée n’est pas vraiment définie, pas même d’un point de vue philosophique. Il y a quand même trois points sur lesquels d’appuyer :
- Norme sociale (on ne met pas ses doigts dans son nez en public, on ne se met pas à poil, c’est pour nous comme pour les autres),
- contrainte légale (si je télécharge un film illégalement, je ne vais pas mettre mon nom et mon adresse en commentaire pour remercier du partage),
- protection des intérêts (si je suis gravement malade, je ne vais pas nécessairement prévenir mon assurance qui me fera donc payer plus cher).
Laurent Chemla a utilisé un exemple qui m’a bien plu, un étudiant qui triche au baccalauréat, cela rassemble les trois aspects. Il ne va pas le dire à tout le monde car c’est mal vu, légalement, il ne faut pas que ça se sache car il pourrait être interdit d’examen, et dans son intérêt il ne faut pas qu’un futur employeur le sache - il risque de ne pas l’embaucher puisqu’il n’a pas de diplôme légitime.
Pour parler de vie privée c’est compliqué, et on l’emploi souvent dans le sens « intimité », mais qui diffère en réalité selon le contexte, la vie privée avec un·e conjoint·e est très différente de celle avec des collègues.
Il faut différencié ce qui est privé et ce qui est secret, le nom que j’ai donné à mon chat relève du privé, alors que mon mot de passe relève du secret. On parlera donc plutôt de non-public.
Pourquoi protéger ce qui est non-public ? Dans les faits, chacun de nous a commis des actes préjudiciables, mais certains disent quand même ne rien avoir à cacher. Peu importe, un point sur lequel on a mis l’accent c’est la notion du temps, ce qui n’est pas un crime aujourd’hui, rien ne nous assure que demain cela ne changera pas.
Et si moi je me protège, mais que mes proches ne le font pas, je suis quand même exposé, il ne faut pas qu’ils oublient que ce qu’ils font n’implique que très rarement leur seule personne, et c’est la difficulté du combat, pour qu’ils réfléchissent aux données des autres, il faut qu’ils sachent d’abord traiter leurs propres données.
Est-ce que choquer les gens pourrait créer une réaction ? Comment reproduire les protestations des gens quand l’installation de caméras dans le métro a été annoncée ? Eh bien pour ma part je vais faire quelques démonstrations d’interceptions de données > via Wireshark et Squid.
Okhin a lancé un débat en lien avec la vie privée :
Je suis bi, je ne peux pas me montrer en public comme je suis sans me faire frapper, dans mon intimité je suis ce que je veux, mais en public je ne peux pas, alors dire qu’il faut une vie privée pour que la démocratie fonctionne c’est bien, mais il ne faut pas oublier que c’est surtout une vie publique qui permet de gérer la démocratie, si on ne peut pas aller dans la rue avec notre personnalité, si on est obligé de s’invisibiliser en public, ça ne peut pas fonctionner, c’est aussi ça qu’il faut revoir.
Je n’ai pas de réponse.
Je n’ai pas organisé cet article, j’écris comme je pense mais je porte beaucoup d’intérêt à ce qu’il s’est dit ce soir-là, et je continue moi-même de chercher des idées pour intéresser les gens à ces problèmes.